Mine de fer de Falémé : Comprendre « l’affaire Tosyali », dévoilée par Sonko
Ousmane Sonko, le leader de Pastef, a fait face à la presse ce mercredi. Conférence de presse qui portait sur la mine fer de la Falémé, que l’État du Sénégal s’apprêterait à octroyer à une entreprise turque dénommée Tosyali Holding. Ce, dans des conditions contractuelles des plus léonines.
Ousmane Sonko rappelle que c’est Arcelor Mittal qui avait hérité de ladite mine en 2006. Mais, au finish, Mittal n’ayant pas respecté ses engagements, il sera éjecté en 2018.
Puis, le 9 octobre 2018, 3 mois avant la présidentielle, le chef de l’État et des membres de son gouvernement confieront la mine à l’entreprise turque Tosyali Holding. Avec celle-ci, le gouvernement a signé, à Istanbul, un protocole d’entente.
« L’objet du protocole est le développement, le financement et la mise en place d’un complexe minier et sidérurgique au Sénégal par Tosyali Holding », explique le leader de Pastef.
Au total, Tosyali va investir 510 milliards de francs Cfa. Un somme que le leader des patriotes juge « dérisoire », surtout qu’en 2006 déjà, Mittal s’était engagé pour un investissement de 1100 milliards de francs Cfa. Soit le double.
Des engagements ahurissants
De plus, Mittal s’était engagé à construire le chemin de fer (Dakar-Falémé), un port minéralier et une aciérie. « Avec Tosyali, c’est l’État qui va construire le chemin de fer et le port minéralier », dénonce l’ancien agent de la Dgid.
Mais, pour Sonko, c’est au niveau des engagements de l’État que se trouve la supercherie.
Le gouvernement s’est engagé à accorder à Tosyali une exonération de ses importations pendant 10 ans sur les bénéfices et diverses taxes sur l’activité de la société. « Ce qui n’est prévu par aucun texte. Cela veut dire qu’elle ne paiera pas d’impôt au Sénégal pendant 10 ans « , s’exclame Sonko.
Aussi, l’État s’engage à supprimer les parts d’État et diverses taxes sur les prix de l’électricité, du gaz et de l’eau qu’utilisera le complexe de Tosyali. En plus de cela, le régime de Macky Sall s’est engagé à « prendre en charge les primes de sécurité sociale pour les employés durant les 10 premières années ».
Toujours dans le protocole d’entente, le gouvernement s’est aussi engagé à établir les frais de port à un prix préférentiel, utiliser le port en priorité dans les opérations de commerce extérieur de Tosyali, mais aussi, donner à Tosyali le droit d’avoir le monopole sur la récupération des déchets de ferraille au Sénégal.
L’État du Sénégal s’est aussi engagé, selon Sonko, à couvrir les frais de raccordement d’électricité, de gaz et d’eau vers le complexe, à contribuer aux intérêts du prêt d’investissement bancaire de Tosyali. Et ce que Sonko juge aberrant, c’est surtout que l’État « s’engage à prendre en charge, par la trésorerie du Sénégal, la garantie accordée aux banques pour le prêt d’investissement. »